Œuvrer pour un département bien à gauche
Le Parti Communiste Français, le Parti de Gauche, et le Nouveau Parti Anticapitaliste, avec le soutien de la FASE (Fédération pour une Alternative Sociale et Ecologique) et des Alternatifs, poursuivent la démarche qui a prévalu, dans le cadre de la liste « Limousin Terre de Gauche », lors des élections régionales de 2010.
Si ce scrutin cantonal présente des enjeux locaux, il aura également une signification politique nationale à quelques mois des élections présidentielles et législatives, mais aussi au regard du mouvement de lutte sur la question des retraites. Nos formations ont pour ambition de rendre majoritaire à terme une alternative à la logique du système capitaliste et des modèles productivistes. D’autres choix, d’autres modes de gestion que ceux imposés par les tenants du capitalisme peuvent prévaloir. Il s’agit de battre la droite et de changer les rapports de force à gauche dans le département, et de rassembler en faveur de la ligne de transformation sociale.
En Corrèze, nos formations affirment leur volonté de :
– faire barrage sans ambiguïté à la droite au second tour. Le désistement pour le candidat de gauche arrivé en tête au premier tour impliquera une réciprocité intégrale à l’échelle départementale.
– former à l’issue du scrutin, au sein de la majorité de gauche, un groupe autonome, dans lequel la liberté de vote et d’expression publique pour chaque formation et chaque élu sera un principe reconnu et admis par tous.
La volonté de chacune de nos formations est de porter des projets de transformation sociale réelle dans le département.
Les élus « Corrèze, terre de gauche » remettront en cause, dans les dossiers qu’ils auront à traiter, les logiques purement comptables pour faire place à des logiques fondées sur la satisfaction des exigences sociales, démocratiques, écologiques et citoyennes.
En conclusion, nous voulons battre la droite et impulser à gauche une autre politique !
Pour une autre politique environnementale
La problématique environnementale ne constitue pas pour nous un supplément d’âme ni un niveau marché. C’est pourquoi la ligne verte est le fil conducteur de l’ensemble de nos propositions. Sachant que rien n’est écrit d’avance, nous consulterons, favoriserons les rencontres entre les différents acteurs des communes, du département, de la Région ou de l’Etat, pour mener à bien les projets prenant en compte l’environnement et favorisant le développement durable.
Renforcer les solidarités et le lien social
Les actions de solidarité du département doivent constituer un fort « bouclier social » contre la précarisation et les atteintes aux droits sociaux. Nous agirons en faveur des populations les plus fragilisées par les difficultés sociales, par l’âge et le handicap, par toutes les formes de précarité.
Une vie meilleure pour les personnes âgées
Nous serons exigeants dans la confirmation de la politique du département en faveur des personnes âgées. Nous soutiendrons l’élargissement des mesures sociales d’aide à l’autonomie et favoriserons la rénovation et l’extension des EHPAD proposant des conditions d’accès abordables. Nous agirons pour la prise en charge publique de la dépendance physique ou morale.
Une ambition éducative pour les jeunes
Nous nous attacherons à développer une offre de loisirs, de culture, et de sports en direction des jeunes, notamment au travers de projets d’éducation populaire. La pratique du sport pour tous doit être au cœur des choix du Conseil Général en termes de subventions et d’infrastructures.
Une vraie prise en charge du handicap
Le département doit également poursuivre le travail en direction des personnes handicapées en déployant davantage de moyens.
Nous œuvrerons notamment à un plan d’urgence pour la mise en accessibilité des collèges et la mise à disposition d’aides techniques à caractère pédagogique pour permettre une scolarisation pleine et entière des élèves atteints d’un handicap.
Nous travaillerons à la mise en place d’une convergence concrète des dispositifs à l’égard des personnes atteintes d’un handicap, quel que soit leur âge et notamment :
– une refonte du financement des services d’aide à domicile,
– un renforcement de la coordination entre les différents acteurs sanitaires et médico-sociaux pour un soutien à domicile de qualité,
– la transformation des Maisons départementales des personnes handicapées en Maisons départementales de l’autonomie
Une politique sociale juste
Nous voulons faire du logement un droit pour tous. Nous n’exonérons pas l’Etat, garant de ce droit. Mais nous nous engageons à agir pour inscrire cette question au cœur de la politique départementale, encourageant le développement, partout, de logements sociaux de qualité, que ce soit par des rénovations ou des constructions nouvelles ambitieuses et économisatrices d’énergie.
Accorder un soutien accru au monde associatif
Nous porterons une attention toute particulière au soutien du secteur associatif, dans un esprit d’éducation populaire, parce qu’il est le terreau du lien social et d’un projet de société forts.
L’assemblée départementale doit défendre, dans ce cadre aussi, les choix de justice sociale et de laïcité. Cela concerne en particulier l’éducation, la culture, l’information et les télécommunications, tel est notre engagement.
Priorité à l’emploi
L’emploi est la préoccupation première des Français. La Corrèze n’échappe pas à ce phénomène. Le tissu industriel de notre département souffre des fusions, des délocalisations, des conséquences de la spéculation financière. Les perdants sont, en premier lieu, les salariés qui voient leurs conditions de travail détériorées, la précarité aggravée, les emplois menacés. La jeunesse aussi est concernée dans ses perspectives d’avenir professionnel. Cette dégradation induit la désertification de certains de nos territoires collatéralement à l’exode des petites et moyennes entreprises, des commerces, de l’artisanat.
Les élus de « Corrèze, terre de gauche » agiront pour associer toutes les forces économiques et sociales aux objectifs et décisions du Conseil Général en la matière. Il est urgent d’imposer des moratoires sur les suppressions d’emplois, les restructurations ou délocalisations. En appui des mouvements revendicatifs, il s’agira d’obtenir du Préfet qu’il suspende ces opérations et permette aux comités d’entreprises et délégués du personnel de faire valoir des propositions alternatives favorables à l’emploi et au progrès des qualifications.
Il est indispensable de se doter pour cela d’un véritable outil de développement économique et de dynamisation des projets.
Les aides publiques consenties par le Conseil Général doivent être soumises à des engagements précis :
– maintien et développement des emplois,
– responsabilité sociale et environnementale,
– respect de la législation du travail et des droits syndicaux,
– stricte égalité de rémunération et de promotion entre hommes et femmes.
Le crédit local (argent disponible dans les banques) est à mobiliser en s’appuyant sur un dispositif de gestion des fonds départementaux permettant la prise en charge des intérêts d’emprunt au service de l’emploi, de la formation, du développement durable, y compris pour l’agriculture paysanne.
L’ensemble de ces dispositifs sera placé sous le droit de regard et d’intervention des salariés.
Une attention particulière sera portée à l’artisanat et aux PME. Le groupe « Corrèze, terre de gauche » privilégiera le recours à la formation professionnelle publique (AFPA). Il impulsera l’implantation d’une industrie locale de transformation des productions agricoles et de la forêt. Eu égard à l’asphyxie financière des départements par l’Etat, nous préconisons de dégager de nouvelles ressources en taxant les actifs des entreprises dévolus à la spéculation financière.
Préserver et développer les services publics
Les services publics relèvent du droit commun, de la solidarité, de l’intérêt général. Les droits à la santé et à l’autonomie, à l’éducation et à la formation, au logement et à l’alimentation, à l’accès à l’énergie et à l’eau, au transport et à la communication, doivent être soustraits des logiques marchandes et concurrentielles. Réforme générale des politiques publiques (RGPP) et réforme des collectivités concourent à leur dégradation au détriment de la satisfaction des besoins des usagers.
– Nous refuserons toute concession au privé. Nous nous opposerons à toute suppression de services publics de proximité, en particulier en nous appuyant sur les mouvements sociaux de résistance. Le maillage des services publics est indispensable, tant en secteur rural qu’en secteur urbain. Nous nous attacherons à les développer en améliorant leur efficacité par la maîtrise effective de leur fonctionnement donnée aux citoyens (usagers, salariés, élus).
Nous contribuerons à l’organisation du retour en régie publique de l’eau et de l’assainissement, en créant une association pour la mutualisation des moyens et des compétences, qui pourrait regrouper les syndicats des eaux et le Conseil Général.
– Nous soutiendrons toutes les initiatives militant pour le retour à la maîtrise publique de l’énergie. Le département de la Corrèze doit et peut s’impliquer fortement sur ces questions tant sur la gestion des sites existant que sur la recherche et le développement des énergies nouvelles et renouvelables protectrices de l’environnement. Nous interviendrons résolument pour la réalisation, sans délai, de la station de transfert d’énergie par pompage (STEP) de Redenat.
– Nous proposerons la création d’une Agence Technique d’ingénierie Publique Départementale dont les compétences seraient d’apporter une assistance à maîtrise d’ouvrage sur tout ce qui concerne le bâtiment, l’urbanisme, la voirie, l’énergie. Cette instance permettrait aux collectivités de combler le vide créé par le désengagement de l’Etat, suite à la révision générale des politiques publiques (R.G.P.P.) appliquée dans les services (disparition de la D.D.E. et de la D.D.A. notamment, refondues dans une direction départementale des territoires, la D.D.T.)
– Nous veillerons à ce que l’offre de santé, dans tous les cantons, réponde aux besoins des populations, et à ce que la prévention et les soins soient accessibles à tous. Nous nous opposerons à toute marchandisation de la santé.
Nous proposons de construire une structure pérenne inédite qui donne sens à des propositions alternatives et à la pratique politique de proximité : lieu de recensement des besoins sanitaires et sociaux, lieu de détermination des réponses à apporter et de contrôle de leur mise en œuvre.
Cette démarche s’inscrit dans une volonté de concrétiser la démocratie participative locale par l’intervention commune des professionnels et des syndicats de la santé, des usagers (patients, associations, comités locaux de défense), des élus.
– Nous proposerons la création d’un syndicat mixte des Transports regroupant l’ensemble des partenaires concernés (Département, Communautés de communes et d’agglomération, Communes, SNCF, entreprises, salariés, usagers). Notre volonté est de permettre le désenclavement (outre celui du département) de toutes les communes de notre territoire et de faciliter, pour les populations, la vie professionnelle et sociale. Notre objectif est de développer le transport collectif, qui agit dans le sens d’une diminution des rejets de gaz à effet de serre, et de mettre en place, à l’instar du ramassage scolaire, un service de transport gratuit pour les jeunes, les chômeurs, les personnes âgées ou les plus démunies.
– Nous mènerons une action déterminée afin que les missions de l’école de la République obligatoire, gratuite et laïque soient restaurées et garanties pour assurer la réussite de tous les élèves. C’est vers ces établissements que doivent aller les fonds publics. Nous refuserons l’autonomie financière et pédagogique des établissements induisant la mise en concurrence des territoires et des individus. Nous nous opposerons aux suppressions de postes ou d’options et au non remplacement des fonctionnaires partant à la retraite. Nous œuvrerons pour le recrutement statutaire de fonctionnaires d’Etat et pour leur formation spécifique. Nous participerons au renforcement de l’implication du Département dans le soutien des projets d’établissement ou périscolaires en préservant la gratuité pour les familles. Nous serons vigilants à l’adéquation entre l’implantation des établissements scolaires et l’évolution démographique pour privilégier leur dimension à taille humaine.
Pour une agriculture paysanne
Du fait de la mondialisation de l’économie et de l’ouverture des marchés, l’agriculture subit de véritables catastrophes. La recherche de profits toujours plus importants par l’industrie agro-alimentaire et les centrales d’achat liées à la grande distribution, met l’ensemble du secteur dans de grandes difficultés, à l’heure où nous avons besoin de plus d’autonomie alimentaire.
Elus, nous défendrons une agriculture paysanne locale, une agriculture variée et saine, solidaire et durable, garantissant la rémunération du travail paysan. Nous favoriserons l’installation de jeunes agriculteurs par la mobilisation du foncier disponible, par la qualité des filières, par des productions diversifiées qui préservent le couple polyculture/élevage. Par des aides à la reconversion, nous encouragerons l’agriculture biologique et les circuits courts entre les producteurs et les consommateurs. Nous inciterons les collectivités à développer leurs cantines et à acheter les produits locaux.
Les friches industrielles ne manquant pas autour de nos villes, il sera primordial d’aider à l’implantation d’industries de transformation locales de notre production, limitant la circulation démesurée des poids lourds sur les routes.
Nous favoriserons l’accès au crédit public pour l’agriculture paysanne.
Nous voulons que les agriculteurs deviennent des agents du respect de l’environnement et de l’aménagement du territoire.
Pour une exploitation raisonnée de la forêt corrézienne
La forêt est une richesse essentielle de notre département, qu’il faut valoriser par une gestion responsable. Nous impulserons la création d’emplois et la formation de main d’œuvre, ainsi que l’utilisation de moyens permettant des interventions non destructrices de ce milieu, afin d’assurer un renouvellement et une diversité des essences.
Le transport du bois par rail sera privilégié, et les méga-camions interdits.
Ces propositions seront en outre un atout pour le tourisme vert.
Améliorer et démocratiser les communications
Réhabiliter le ferroviaire
Le département est doté d’un réseau exceptionnel de voies ferrées, qui devraient être le support de notre économie. Il est primordial de l’entretenir et de l’améliorer, et d’y faire circuler des trains à des horaires attractifs.
Par ailleurs, le vrai courage politique serait de moderniser la ligne historique POLLT (Paris-Orléans-La Souterraine-Limoges-Toulouse). Le coût serait bien moindre que le financement du barreau LGV Limoges-Poitiers, qui n’apportera aux corréziens aucun gain de temps, mais une augmentation certaine des tarifs.
Le département devrait par ailleurs s’attacher à contribuer au désenclavement de nos territoires dans le sens est-ouest.
Le réseau routier
Le département a déjà beaucoup donné pour l’amélioration du réseau routier principal. Il nous faut maintenant ajuster les investissements dans ce secteur, et les moyens du département doivent être mis dans le réseau local de voirie, bien laissé à l’abandon.
Depuis le transfert du Parc de l’Equipement de l’Etat au département, celui-ci détient un outil qu’il faut mettre à la disposition des collectivités locales dans le cadre de conventions public/public qui permettent en outre de travailler en régie. Il s’agit de valoriser cet outil incomparable par une communication en direction des Communes et Communautés de Communes. Impulser l’utilisation des services du Parc doit être un objectif constant du Conseil Général.
Le transport aérien
Nous refusons de combler les déficits d’exploitation de l’Aéroport de Brive-Vallée de la Dordogne. Ainsi nous ne cautionnerons pas une concurrence mortifère entre les territoires. Le Conseil Général devra initier un débat public sur la pertinence d’un tel financement pour le département.
L’accès aux nouvelles technologies
Nous voulons permettre à tous l’accès à la télévision numérique, à un réseau de télécommunications de qualité, et surtout l’accès de chacun au haut débit.
Plus de démocratie participative pour plus d’efficacité
Face à l’étranglement financier des départements (en particulier le nôtre) du fait du poids de la non-compensation budgétaire des compétences sociales et des restrictions imposées par la loi à leur exercice, il importe d’innover en travaillant à de nouvelles avancées de la décentralisation. Il est possible, sans compromettre son équilibre budgétaire, d’utiliser les potentialités du département pour développer des initiatives de démocratie participative dans la mise en œuvre de projets alternatifs.
Le programme du groupe « Corrèze, terre de gauche » que nous proposons au choix des électeurs repose sur cette conception innovante pour faire vivre de fructueux partenariats avec la région, les intercommunalités, les communes, les structures socioprofessionnelles, les associations, les habitants. C’est en ce sens qu’il déjoue l’obstacle de la réforme gouvernementale, qu’il permet d’appréhender le territoire départemental dans sa globalité en respectant les spécificités locales.
Les élus « Corrèze, terre de gauche » porteront cette exigence tout au long de leur mandat pour répondre aux attentes et besoins de la population dans le souci permanent de solidarité, de garantie du respect des droits sociaux, de justice, de transparence et d’équité.
Abroger la réforme territoriale
Le citoyen doit être partie prenante des grandes décisions qui engagent son avenir. Le département corrézien doit être le laboratoire de son irruption dans les gestions publiques.
Les petites communes et les cantons sont des structures menacées, mais essentielles par le contrôle que la population peut exercer sur ses élus. La réforme territoriale voulue par Mr Sarkozy et votée il y a peu, agrandit les cantons. Les élus, bien moins nombreux, siègeront dans les instances départementales (cette structure étant aussi très menacée) mais aussi régionales.
Ces « super élus » vont encore s’éloigner de leurs électeurs. Les petites formations politiques, souvent porteuses d’idées novatrices, ne seront plus représentées qu’exceptionnellement.
Le monde du travail, les salariés du privé, les petits agriculteurs, les femmes aussi bien sûr, restent largement écartés de la vie politique, conduisant aux dérives que l’on connaît, et qui s’accentuent : cumul des mandats et des responsabilités, népotisme, clientélisme, aucune limite d’âge des élus,…
Nous sommes favorables à la mise en place d’un véritable statut de l’élu, garantissant les conditions d’exercice d’un mandat électif, et du retour à l’emploi initial. Un élu doit pouvoir se consacrer entièrement à sa mission, ce qui n’est pas le cas avec le cumul des mandats. Il serait nécessaire également de limiter le nombre de mandats dans le temps.