4 septembre 2009
Les déclarations d’Eric Besson lors de sa  conférence de presse du 3 septembre appellent quelques  commentaires.
Il assure que « les parents [emprisonnés en  CRA] sont libres de choisir d’amener ou pas leur enfants dans un centre de  rétention ou de les confier à l’extérieur » et qu’il « ne suffit pas que  l’on entre en France, que l’on inscrive son enfant à l’école pour qu’il y ait  protection (ndlr: régularisation) des parents ». Arrogance,  vulgarité, démagogie, M. Besson a vite appris  de ses nouveaux amis. On dirait du  Frédéric Lefèbvre !
Sur le fond, son discours oscille entre  inconsistance et monstruosité. Il est stupéfiant d’entendre un ministre tenir  des propos d’une telle légèreté sur les questions dont il a la charge. Ramener  la véritable odyssée qu’est le parcours de nombre d’immigrés à de vagues  formules simplistes (« Il ne suffit pas que l’on entre en France »)  témoigne d’une inculture inquiétante. Ce sont des vies entières, des enfants,  mais aussi un travail, un logement, des années de présence, une famille souvent  que le ministre traite avec tant de désinvolture.
La « liberté » qu’accorde M. Besson aux  parents de faire enfermer leurs enfants avec eux ou de les « confier à  l’extérieur » (à qui ? A l’assistance publique ?) est une imbécillité ou une  monstruosité. Probablement les deux. M. Besson s’imagine-t-il que c’est quand la  police débarque à 7 h du matin, arrache les enfants du lit, menotte les parents,  qu’on a la « liberté » d’abandonner ses enfants ?
En d’autres temps, les possédants, les  bien-pensants et les parvenus soupçonnaient les milieux populaires de faire des  enfants pour vivre des allocations familiales. M. Besson renouvelle le genre en  les accusant d’utiliser leurs enfants pour obtenir des papiers. Le style, c’est  l’homme. Il ne suffit pas d’énoncer des platitudes pour justifier des  infamies.
 
            