«

»

Oct 13

Imprimer ceci Article

Faibles et puissants face à l’impôt

Les travaux du sociologue Alexis Spire démontrent que l’usage de l’impôt et les méthodes de perception sont différenciés selon les revenus.

L’administration fiscale a recours à des techniques implacables et mécaniques pour les petits montants. Mais elle se montre bien plus conciliante avec la grande fraude des entreprises ou des contribuables aisés. Elle cajole les nantis et fait la chasse aux pauvres. Ainsi, les revenus du travail sont déclarés automatiquement et les fichiers informatiques sont croisés entre les différentes administrations pour généraliser les contrôles des demandeurs des prestations sociales. Mais la logique est inverse pour les détenteurs de patrimoine et les travailleurs indépendants. Les montants au titre de l’impôt sur la fortune sont ainsi évalués par les contribuables eux-mêmes, avec très peu de contrôles.

En outre, la pénalisation est à deux vitesses : forte avec les pauvres et faible avec les riches. Pour de faibles montants et les classes populaires, l’administration privilégie la répression et la moralisation. Quand les fraudes sont élevées et difficilement détectables, seul l’objectif de rentabilité de l’État détermine les transactions de conciliation avec les fraudeurs.

 

(Boris Bilia, dans « A Gauche », n° 2014)

Lien Permanent pour cet article : http://19.lepartidegauche.fr/?p=339