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Oct 15

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Transition énergétique : un pas en avant, trois pas en arrière

 

Réaction pour le PG co-rédigée par Mathieu Agostini, François Longérinas et Corinne Morel Darleux

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L’Assemblée Nationale vient de voter la loi de transition énergétique en première lecture*. Si elle fixe des objectifs généraux parfois corrects, ces efforts sont hélas réduits à néant par le fait d’esquiver trois questions fondamentales pour amorcer réellement la transition énergétique à hauteur des enjeux qui sont les nôtres : celle des moyens, l’arrêt du nucléaire et la maîtrise publique de l’énergie.

Il n’est plus suffisant de fixer des objectifs. Il faut aujourd’hui des moyens et des outils pour le faire. Or après 6,5% de réduction de son budget l’année dernière, le Ministère de l’Écologie souffre à nouveau de coupes de près de 6% pour 2015. Le projet de loi propose 10 milliards d’euros de financements sur 3 ans quand les services de l’État estiment qu’il en faudrait au minimum 10 milliards par an. L’austérité est incompatible avec une transition de l’ampleur nécessaire.

En maintenant la puissance nucléaire à son niveau actuel, sous l’emprise du lobby nucléaire, l’Assemblée prive les citoyens de pouvoir de décider de la sortie de cette énergie. C’est inacceptable.

Non seulement donc les moyens n’y sont pas, mais on retrouve dans ce projet de loi une bonne dose libérale. Mme Royal propose ainsi de brader nos barrages hydroélectriques et de privatiser 30% de la production d’électricité, celle produite à base de renouvelables. Voilà qui sonne comme un mauvais écho à l’attribution du prix Nobel à M Tirole, chantre de la financiarisation et du marché des droits à polluer.

On ne change pas la donne avec de vieilles recettes et la solution ne peut se situer dans les mécanismes de marché, mais au contraire dans le temps long et la reconnaissance du bien commun qu’est l’énergie, placé sous maîtrise publique et contrôle citoyen.

* 314 députés pour (dont PS, EELV), 219 députés contre(dont PCF, UMP) et 32 abstentions (UDI).

Voir également le très bon papier de synthèse de Jade Lindgaard pour Mediapart : « Transition énergétique, beaucoup de bruit pour peu de choses »

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