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Nov 04

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Traité de Lisbonne : les Tchèques signent, la Grande Bretagne se renie…

Traité de Lisbonne - République tchèque

Hourra ! C’en est fait. Le Traité de Lisbonne va maintenant pouvoir entrer en application. Le dernier obstacle est levé, la Cour constitutionnelle tchèque a rendu ce matin son arrêt déclarant le traité de Lisbonne conforme à la Constitution et le président Vaclav Klaus n’a plus qu’à griffonner un semblant de signature en bas du document.

Entorse à la Charte des droits fondamentaux

Moyennant quelques petits arrangements de dernière minute, tout de même… Comme celles déjà accordées à la Grande-Bretagne et à la Pologne, la clause dérogatoire obtenue par la République tchèque concerne la Charte des droits fondamentaux. Et pas qu’une peu, puisque le traité de Lisbonne s’interdit désormais de remettre en cause les décrets Benes de 1946, qui ont servi de base juridique à l’expulsion et à l’expropriation de 3 millions d’Allemands des Sudètes, mais aussi de 400 000 Hongrois de Slovaquie. Le président tchèque craignait que les victimes de ce « nettoyage ethnique » demandent la réparation et la restitution de leurs biens. Il pourra maintenant dormir sur ses deux oreilles…

Promesse non tenue

Autre point d’importance, même si personne n’a, de ce côté de la Manche, daigné évoquer la question : la Grande Bretagne ne fera finalement pas voter son peuple. C’est peut-être le point le plus amusant du dernier épisode de cette comédie tragi-comique. David Cameron, le chef du parti conservateur qui devrait être élu aux prochaines législatives en avait fait la promesse : pour réconcilier le peuple avec sa classe politique, « pour redistribuer le pouvoir de l’Union Européenne à la Grande Bretagne et celui des juges au peuple« , « je vous donne la garantie la plus absolue : si je deviens premier ministre, j’organiserai un référendum sur le Traité européen » avait-il déclaré à plusieurs reprises, la main sur le coeur. Sauf que cette « promesse en acier trempé » a toutes les chances de passer à l’as, selon ses dernières déclarations.

L’ironie de la situation, c’est que ce référendum n’aurait servi à rien, puisque le Traité était déjà ratifié. Mais Cameron avait à plusieurs reprises sous-entendu le contraire. Entre incompétence et mensonge flagrant, la presse british balance…

(Article publié sur le site « Les mots ont un sens »)

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