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Sep 01

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Allemagne : succès de Die Linke aux régionales

Une fois encore, n’en déplaise aux instituts de sondages et aux analystes politiques, Die Linke obtient un succès historique en Sarre, où Oskar Lafontaine obtient 21,3% et non 16% comme l’annonçaient les sondages et talonne le SPD (24,5) en perte de 6,3%. La CDU perd 13% et obtient 34,5, les verts sont à 5,9%, le FDP 9,2%.

Heiko Maas, tête de liste SPD avait déclaré avant les élections son souhait de faire une coalition avec Die linke et les verts. La leçon du lamentable choix du SPD de refuser l’alliance avec die Linke est restée dans les mémoires. Cette position avait transformé une victoire du SPD, en une défaite cinglante lors des nouvelles élections provoquées par le SPD.

Die Linke engrange deux autres bons résultats, en Thuringe où avec 27,3% (+ 1,3), la Gauche se situe derrière la CDU 31,2%(-12%) et devant le SPD avec 18,5%, FDP 7,6% et verts 6,2%. Là encore le SPD va devoir faire alliance avec Die Linke et les Verts, le président de la région devant être issu des rangs de Die Linke.

En Saxe, région ultra conservatrice, la CDU obtient 40,2% (-1%), Die Linke arrive en seconde positon avec 20,6% (-3%). Le SPD avec 10,4 précède de peu le FDP 10%, les verts obtiennent 6,4% et le NPD 5,6%.

Les éditorialistes qui soulignaient, au vu des sondages, que la chute du SPD ne profitait pas à Die Linke, se voient apporter un démenti cinglant par les électeurs. Souhaitons qu’ils soient plus prudents pour les élections au Bundestag. Là encore les instituts de sondage donnent Die Linke à 9% ; ils feraient bien de réviser leurs calculs. Die Linke se situera entre 12 et 15% avec un SPD entre 22 et 26%.

La leçon devrait servir : ici aussi, la social-démocratie va de défaite en déroute, l’électorat populaire l’a abandonnée majoritairement et l’électorat des classes moyennes votent soit Linker soit Ecolo. Coller à la mondialisation libérale, aux contre-réformes, en particulier du marché du travail, se paie cash. Dans les faits Schroeder restera comme le chancelier qui aura fait renaître le salariat pauvre en Allemagne grâce aux lois Hartz IV, et s’accroître les inégalités comme jamais depuis les années trente. 20% de la, population allemande est en dessous du seuil de pauvreté !

Une social-démocratie qui fait la politique de la droite ou avec la droite de Merkel : baisse d ’impôts pour les entreprises, gel des salaires, baisse des indemnités de chômage, privatisation des services publics (la Poste, …) n’est plus un parti de gauche.

Il nous semble que la situation allemande devrait nous faire réfléchir, plutôt que de s’intéresser aux primaires, machine à réduire les débats et à privilégier les personnes, qui ne servira que la droite.

Le Parti Socialiste doit se doter d’une économie lui permettant de redevenir un parti de gauche. Ce n’est pas en respectant les critères de Maastricht, politique monétariste, politique des rentiers comme aurait dit Mendès France, et en s’appuyant sur une politique de l’offre (réduire les coûts, fiscalité, cotisations sociales et salaires) que le PS pourra espérer reconquérir les classes populaires, réduire le chômage et les inégalités.

Jean Bachèlerie

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