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Nov 02

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«Beaucoup de monde attend un signal d’unité»

Interview de Clémentine Autain (porte parole de la FASE) dans Libération du 31 octobre 2009


L’union de la gauche radicale est un combat. Mardi, Olivier Besancenot, porte-parole du NPA, jugeait, dans Libération, inacceptable l’offre nationale du PCF conditionnant des listes communes à des accords de gestion avec le PS dans les régions. Le lendemain, une réunion du groupe de travail de l’extrême gauche s’est penchée sur une nouvelle formule. Clémentine Autain, figure de la Fédération pour une alternative sociale et écologique (Fase), explique en quoi ce qui en est sorti pourrait débloquer la situation.

L’affaire est-elle «tranchée» et l’unité compromise comme l’a indiqué Marie-George Buffet ?
Il y a un décalage entre les déclarations des leaders et la réalité des négociations. Alors que sur la scène publique l’affaire semble pliée, on a enregistré des avancées très positives à la dernière réunion. Le Front de gauche a proposé un texte qui va dans le bon sens et peut servir de base à un accord national. Il prévoit la présentation de listes autonomes du PS et d’Europe Ecologie au premier tour et la fusion démocratique avec les forces de gauche au second. Il ne s’agit pas de listes Front de gauche élargies mais d’un cadre unitaire où les autres composantes, dont le NPA et la Fase, peuvent se reconnaître.

Quid du refus du NPA de participer à des exécutifs avec le PS ?
La participation a des exécutifs, ça ne peut pas être «toujours» ou «jamais». Mais «pour quoi faire». Le texte précise qu’il s’agit de viser à la construction de majorités si les conditions suivantes sont réunies : «mise en œuvre des points essentiels de notre programme» et «rapport de force permettant effectivement de les appliquer», hypothèse excluant toute participation avec le Modem. Si on veut l’unité de toute l’autre gauche [à la gauche du PS, ndlr], il faut faire des compromis. Je note que la dirigeante du NPA présente à la réunion a jugé cette formulation «plutôt positive». Elle me paraît un bon point d’équilibre.

Besancenot juge que peser de l’extérieur peut être aussi efficace…
Si la gauche radicale est unie, fait plus de 10% et obtient un maximum d’élus, elle pèsera sur les orientations et les mesures des régions. Seul un cartel large d’organisations peut créer une dynamique. Beaucoup de gens attendent ce signal unitaire. Pendant que nous tergiversons, Europe Ecologie arrive à capter des militants qui seraient plus dans leur élément avec nous.

Recueilli par Matthieu Écoiffier

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